lundi 17 novembre 2014

Exam - 2007

Bonjour ! Et hop, un autre petit texte datant de 2007. Improvisé durant un moment d'ennui lors d'un examen en fac d'économie.


Exam


...
Aïe... hmmmm, j'ai dû m'endormir pendant l'exam merde. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux, pourquoi ? C'est si dur. Le pupitre est humide, aurais-je transpiré durant mon sommeil ?! Non, il n'est pas humide, il est trempé. Pourquoi ?!
Puis, quel silence, ils ont l'air de ne plus respirer tellement ils sont concentrés sur leur copie, une atmosphère morbide. Je hais les exams !

Je parvins enfin à entrouvrir légèrement les yeux, à peine suffisamment pour distinguer des formes.

Je dois prévenir le surveillant que j'ai un petit problème.
Quel silence, on entend même des gouttes d'eau tomber. Des gouttes d'eau ?! Il a dû y avoir un problème de canalisation, c'est pour cela que tout est mouillé. Ah, je vois pourquoi un tel silence, ils ont évacué et j'suis le seul con qui dormait et qui est resté...

Je réussis à me lever péniblement. Par chance, je m'étais installé pas loin du bord. Je me déplaçai sur le côté quand je sentis un obstacle.

Ah, mon voisin aussi est resté, me sens moins seul

Je m'excusai gentiment pour qu'il me laisse passer, mais en vain.

Pff, connard, soit il dort soit c'est vraiment un con, ben tant pis, je passe en force. Ah, il se décale, un élan d'amabilité...

SBLAF!

Oh le con il est tombé ! Ça t'apprendra...

Je me dirigeai à tâtons, ne parvenant pas encore à ouvrir les yeux suffisamment, vers le bureau, en espérant qu'un surveillant soit toujours là.

Mmmm ça à l'air glisss...

SWIFT BLAFF !

AIE ! Putain le con, je me suis étalé comme un merde là je crois. Ça fait pas rire mon voisin tiens, ni personne d'autre, doit vraiment rester que nous. Flippant ce silence entrecoupé de clapotis. D'ailleurs, je suis bien mouillé maintenant... Bien joué abruti.

Mes yeux parvinrent à s'ouvrir légèrement plus, de quoi distinguer une lumière faiblarde. Mais je la voyais rougeâtre.

Bon, oublions cet incident.

Je me relevai et arrivai enfin au bureau, ces dix mètres m'en ayant paru cent.

« Hum excusez moi... » Marmonnai-je. 
« Monsieur ? Excusez-moi ! »

Je haussai la voix, mais rien, pas de réponse, on devait vraiment être plus que nous deux. Après tout c'était logique. S'il avait resté un surveillant, il nous aurait réveillé pour nous faire sortir avec tout le monde.

Merde!!

Je me forçai à entrouvrir les yeux. Après énormément d'efforts je parvins enfin à les ouvrir.

Eurk cette odeur !

Je n'y avais pas prêté attention jusque-là, trop préoccupé par mes yeux, l'inondation et le silence. Mais ça puait, une odeur qui me rappelait un job d'été dans un abattoir.
Il n'y avait personne au bureau évidemment.

Pourquoi la lumière est rouge ?

Je me retournai brusquement, pris d'une frayeur.

« Oh mon...! Mon... Mais qu'est-ce que... ?!! Que ...?! »

Ma première impression était en fait la bonne, on aurait dit qu'ils ne respiraient plus tellement ils étaient concentrés, en effet, ils étaient bien tous toujours là, et ne respiraient vraiment plus.
L'eau, sur les pupitres, les tables, le sol, les clapotis, c'était du sang !
Des litres et des litres d'hémoglobine rouge sombre. Des centaines de litres.
Partout. Sur les murs, même sur le plafond. La forme des traces indiquait des giclées de sang.
Des giclées sur un plafond de près de dix mètres de haut... Elles traduisaient la violence extrême de la scène.
La première chose que je fis, fut de vérifier plusieurs fois si mon sang faisait lui aussi partie du décor.
Rien, pas une égratignure.
La deuxième chose, fut de ne pas réussir à empêcher mon petit déjeuner de faire parti du décor lui, par contre.
Pas la peine de vérifier si quelqu'un était encore vivant.

C'est... C'est... ils sont tous... Impossible d'en reconnaître un seul... sur presque deux cents étudiants... Et encore moins les divers « morceaux » qui traînent... Mais que s'est-il passé bordel !! Ce n'est pas humainement possible une telle chose !! Tout... Tout... Ce sang... Ce carnage... Pourquoi n'ai-je absolument rien ??

Je repris quelque peu mes esprits.

Je... Je dois sortir d'ici... Tout de suite !

Je montai les marches aussi vite que mon corps me le permit, assez lentement à vrai dire. J'arrivai enfin à la sortie.
Une lumière très forte m'aveugla.

Tout ce bruit... Des gens qui gueulent... Je comprends rien, je vois rien... Attendez...

L'éblouissement s'estompa peu à peu, je distinguais un tas de silhouettes, des projecteurs, j'entendis des chiens, des hélicoptères... Quelqu'un, paniqué, couvert de sang me sembla-t-il, il parut dire quelque-chose puis hurla :

« C'est... C'EST LUI !!! ... »

Quoi ?!

Je levai ma main brusquement pour la porter a mes yeux, pour mieux voir.
Un bruit fort, sec et très bref se fit entendre. L'écho se prolongea.
Le bruit ambiant diminua.
J'entendis un sifflement, de plus en plus fort, qui vint remplacer le bruit assourdissant. Je crus avoir heurté quelque chose. C’était froid, sur mon visage.

Est-ce le sol ?
J'ai froid, de plus en plus froid.
Ma vue se trouble, la nuit tombe déjà? Ils ont éteint les projecteurs ?
Il fait nuit.
Je n'entends plus de sifflement. Je n'entends plus rien.
Il fait nuit.
J'ai si froid.
Je... Je...



Frog

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